Le capteur de rêves est une pièce artisanale, perpétuant une légende amérindienne. Tissé comme une toile d’araignée, il a pour fonction de filtrer tous les rêves qui le traversent. Les bons rêves passent par les plumes et ressortent pour rester dans la chambre. Les mauvais rêves sont emprisonnés dans les perles. Au lever du soleil, avec les premiers rayons de lumière, ces mauvais rêves disparaissent !

Plusieurs légendes se disputent l’origine de l’attrape-rêve. Elles ont toutes un point commun : le tissage d’une toile d’araignée.

La légende Ojibwa dit qu’Asibikaashi (la Mère araignée) attrapait, avant l’aube, dans sa toile, les rayons du soleil. Quand la nation se dispersa, elle n’arriva pas à tisser, pour chaque tribu, les toiles nécessaires car le soleil ne se levait pas à la même heure sur ces immenses territoires. Alors, elle apprit aux femmes l’art du filet transportable pour attraper la lumière où qu’elle soit et ainsi chasser les terreurs nocturnes. Ainsi naquirent les cerceaux d’osier des marais et des bois aux mailles en cordes végétales ou animales qu’elles fixèrent sur les porte-bébés qui ne les quittaient jamais afin qu’ils apportent lumière et chaleur à tous. De « sun catchers » à l’origine, les petits cerceaux emplumés devinrent donc des objets de conjuration pour détruire les cauchemars au lever du soleil.

En pays Lakota (Sioux), jadis, un très vieux sachem eut une vision en haut d’une montagne sacrée. Iktomi, le Grand Farceur, se manifesta sous la forme d’une araignée qui tissa sa toile dans son couvre-chef fait de plumes d’aigle, de crin, de perles de bois et d’amulettes diverses. Sa toile tissée, Iktomi lui tendit son couvre-chef ainsi modifié en rappelant que la toile devait toujours épouser le cercle sacré et posséder un trou en son milieu. Cet objet magique permettrait au vieux sage et aux siens de toujours suivre la bonne direction grâce aux visions retenues par la toile d’araignée dans leurs songes. De retour dans sa tribu, le vieux sachem fit part de sa vision et les siens suspendirent à leurs tepees nuit et jour, des répliques de sa coiffure sacrée pour mieux gouverner leur vie et fixèrent à leurs nattes de cheveux des attrape-rêves avec des plumes pour avoir des visions.

( JADE )